Metro (Lyon, France). Publié le 04-04-2007 07:55
Les aventures de Tintin au pays du patois
Les aventures du reporter ont été traduites en dialecte lyonnais
Mile Tonnérôs, L’Affaire Tournesol devient l’Afére Pecârd, et Tintin se met à parler patoué ! C’est l’œuvre de l’association Arpitania. Pour le centenaire de la naissance d’Hergé elle a choisi de faire traduire un album en arpitan. “L’arpitan ou franco-provençal, regroupe un ensemble de dialectes comme le lyonnais ou le savoyard”, explique Eric Varnay, trésorier de l’association et universitaire.
“Tintin permet de faire redécouvrir cette langue que pratiquait encore la génération de nos grands-parents”, ajoute-t-il. Oublié au fil du XXe siècle, le franco-provençal, était pourtant très utilisé, y compris à l’écrit, dans une zone incluant le nord de Rhône-Alpes, jusqu’aux cantons suisses, autour de Genève et le Val d’Aoste italien. C’est pourquoi dans l’album, le capitaine Haddock s’exprime en lyonnais, tandis que Tintin parle en savoyard. Le professeur Topolino cause en vaudois et le chauffard italien tchatche en valdotin, avec une orthographe codifiée par le linguiste Dominique Stich. “Il y a des racines communes, ensuite des variantes géographiques portant notamment sur les accents”, précise Eric Varnay.
De la Loire au lac Léman, environ 200 000 personnes utilisent encore l’arpitan mais le nombre de locuteurs passifs, qui le comprennent sans le parler, serait beaucoup plus important. “Il suffit parfois de pas grand-chose pour réactiver les mémoires”, confie Eric Varnay.
Jean-Baptiste Labeur
Metrofrance.com, à Lyon