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Nombre de messages : 114 Vellâjo/Lieu : Baragne mondiâla Date d'inscription : 16/12/2004
| Sujet: «Le patois, c'est nos racines» [Le Nouvelliste] Lun 29 Aoû 2005 - 0:46 | |
| «Le patois, c'est nos racines» [Le Nouvelliste] Samedi 27 août 2005 Quel avenir pour le patois? > Le Nendard Philippe Carthoblaz préside la Fédération romande et interrégionale du patois qui tiendra sa 13e rencontre ce week-end au CERM à Martigny.Propos recueillis par Christian Carron - Citation :
- Que ce soit en Savoie, dans le Piémont, dans la Vallée d'Aoste, en Provence ou ici, la question essentielle reste la même: comment assurer la transmission du patois aux générations futures?
Président de la Fédération romande et interrégionale du patois, Philippe Carthoblaz pose sans détour la problématique du colloque de la 13e fête romande qui réunira une vingtaine de groupes ce week-end au CERM à Martigny.
Pour le Nendard, également vice-président de la Fédération valaisanne des amis du patois, ces rencontres quadriennales sont l'occasion unique d'échanger et de partager des préoccupations comme des solutions.
Organiser un forum sur l'avenir du patois, cela sous-entend qu'il est menacé? Oui, le patois est menacé, mais le phénomène n'est pas nouveau. Il y a cinquante ans, les anciens tiraient déjà la sonette d'alarme à propos de cette langue essentiellement orale. Aujourd'hui, la situation s'est encore aggravée du fait de la modernisation. Le patois était utilisé avant tout dans les milieux ruraux. Son vocabulaire ne s'est pas adapté à l'urbanisation de nos régions alpines, aux nouvelles technologies.
Quelles sont les mesures concrètes à prendre pour tenter de sauvergarder cette tradition? Le seul véritable moyen de sauver le patois serait de le transmettre au sein du cercle familial. Malheureusement, hormis à Evolène ou dans quelques villages de rtaines vallées, plus personne ne parle patois à ses enfants. Dans la génération 50-60 ans, la plupart des personnes ont d'ailleurs perdu cette langue qui était interdite à l'école.
Quelles solutions vous restet-il? La réalisation d'enregistrements, la publication de livres avec CD pour la prononciation. Le théâtre aussi même si on se heurte parfois à des irréductibles qui préfèrent pester contre des erreurs de prononciation plutôt que d'encourager une initiative.
Et l'organisation de réunions comme ce week-end? Bien sûr. Ces rencontres nous permettent d'échanger nos préoccupations et nos façons de faire avec nos amis de la Savoie, du Piémont, d'Aoste de la Provence et des autres cantons romands. Nous menons la même lutte. Les moyens de conservation, d'intéresser le public, de rendre le patois vivant sont identiques. On apprend également à ne pas répéter certaines erreurs comme faire des dictionnaires sans CD sonore.
Apparemment condamné à devenir une curiosité, comme un vestige dans un musée, pourquoi le patois vaut-il la peine de se battre? Pour la sauvergarde d'une tradition et la défense de nos racines. Pour laisser au moins quelques traces aux générations futures. | |
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