admin/ Admin
Nombre de messages : 114 Vellâjo/Lieu : Baragne mondiâla Date d'inscription : 16/12/2004
| Sujet: Valais: «Predzin patoué» [Le Nouvelliste] Dim 14 Aoû 2005 - 22:57 | |
| Valais : «Predzin patoué»* A la veille du 50e anniversaire de la Fédération cantonale des amis du patois à Conthey, «Le Nouvelliste» s’est offert un cours de langue à Corin, dans la seule classe de patois du Valais romand.A Conthey, on s’apprête à fêter la langue de nos ancêtres ce week-end. Cinquante ans de «défense, de maintien, et de développement du patois, des traditions linguistiques, des arts et du folklore». C’est que, samedi et dimanche, la Fédération cantonale des amis du patois soufflera son demi-siècle d’existence. Au même moment, un peu plus haut dans la vallée du Rhône, résonne une douce mélodie qui fait écho à ces préparatifs. Les écoliers de 6e primaire de Corin ont entonné «Lo Mâyo dè Corbire» sous la baguette de leur professeur du jour André Lagger. La leçon de patois hebdomadaire est lancée. Loin d’être une généralité – et ça n’est en aucun cas ce que la démarche vise – les cours de patois intégrés au programme d’activités culturelles de l’école primaire de Corin ont débuté l’an dernier sous l’impulsion des deux enseignants en charge, Jacky Briguet et Grégoire Barras, et grâce à une aide la Loterie romande. «Durant l’été 2003, un ouvrage intitulé «Education et ouverture aux langues à l’école» nous a été distribué. Il est très bien conçu, mais est destiné à établir un lien avec les élèves étrangers. Or, il n’y en a aucun dans nos classes. Le manuel n’est donc pas très approprié. Nous avons eu l’idée des cours de patois», expliquent- ils. Les deux instituteurs ne parlent pas le patois, mais pour eux, le professeur est tout désigné. André Lagger, fervent défenseur de la langue, du patrimoine historique et musical accepte la mission comme une offrande. L’homme est taillé pour l’emploi (voir encadré). Le projet est ensuite soumis au Département de l’éducation de la culture et du sport qui donnera son feu vert pour deux ans d’essai. A entendre les petits écoliers réciter leur vocabulaire avec enthousiasme, leur intérêt demeure intact. «Parce qu’il n’y pas de leçons à apprendre», déduit André Lagger. «Il faut que cet apprentissage reste un plaisir.» L’apprentissage en question n’est pas exclusif: en plus des règles grammaticales et des subtilités de prononciation de la langue ancestrale, l’enseignement dispensé offre une ouverture historique et établit de nombreux parallèles avec d’autres langues. «Nous avons profité de ces cours pour organiser des visites à l’alpage de Colombire, au-dessus de Crans-Montana, et au Musée de la vigne et du vin à Salquenen», explique Jacky Briguet. Pour l’apprentissage du vocabulaire, les écoliers ont sous les yeux les mots en français, patois, anglais, allemand et italien. Cela favorise l’éveil à une diversité linguistique et culturelle chère à André Lagger. «L’an dernier, une élève m’a confié que sa grand-mère avait versé une larme après que la petite lui a dit une phrase en patois.» L’anecdote ne contredit pas l’adage: le français, c’est la langue des affaires; le patois, c’est la langue du cœur. Ce week-end, Conthey frappera en plein coeur. * «Parlons patois»: c’est aussi le titre d’un ouvrage sur le patois édité par la Fédération cantonale des amis du patois en 1990. Xavier Filliez Nouvelliste, le 01.09.2004 09:05 http://www.lenouvelliste.ch Publié par http://www.alp-info.com | |
|