Chers amis,
Vous n'ignorez pas, ou plus, que je suis président d'une association d'agriculture biologique-dynamique, laquelle agriculture a été créée par Rudolf Steiner dans son "Cours aux agriculteurs". Or, Steiner estimait que le patois permettait au paysan d'entretenir avec la nature en général et ses cultures en particulier un rapport intime qui était profondément bénéfique aux plantes et qui, malheureusement, s'est perdu ; il dit : "Les trésors authentiques que renfermaient les patois sont aujourd'hui perdus pour la plupart, et plus encore cette philosophie du paysan qui était un peu celle d'une civilisation." Il explique également en quoi consistait selon lui cette philosophie : "une sagesse subtile, une philosophie qui, déjà dans la manière de former les mots, s'étend longuement, en une fresque littéralement grandiose, sur les aspects les plus secrets de la nature". N'est-ce pas magnifique ? Steiner aimait la sagesse de l'homme de la terre. Il préfigure un Ramuz.
Or, vous le savez, mon association est sise à Bonneville. Le patois savoyard est fait pour y être bénéfique aux plantes d'une manière toute particulière. Nous allons, l'hiver prochain, organiser une fête où des oeuvres d'art en rapport avec l'agriculture seront produites. Nous aimerions que des sortes de poèmes de bénédiction de nos cultures, ou de malédiction des parasites (à commencer par les mulots), comme dans les temps anciens, soient produits et énoncés, puis accrochés sur les lieux, en patois. Nous sommes persuadés qu'en focalisant la volonté humaine de cette façon, par l'art, nous obtiendrons des résultats positifs. Est-ce qu'il y en a parmi vous qui aimeraient participer ? L'humour n'est pas interdit. Mais il faut le faire en étant quand même plein d'amour pour le travail agricole que nous effectuons, et donc les plantes que nous cultivons.
Qu'en pensez-vous ?
Rmyi.