342 - Au lendemain de l'Annexion, le Second Empire pratique en Savoie une politique d'assimilation.
La presse parisienne et celle de toute la France, à part quelques journaux, font un accueil peu chaleureux aux "départements annexés" : pays très pauvre, fournissant des ramoneurs. Dans L'Illustration, le dessinateur Cham présente des caricatures assez méchantes pour la Savoie. A cette époque la portée des journaux n'est pas celle qu'elle est actuellement. Cependant cela se sait et reste à l’origine d'inexactitudes colportées sur le passé de la Savoie.
Dès la connaissance des résultats du vote du 22 avril 1860, sont nommés officiellement les hauts fonctionnaires des deux départements ; aucun n’est Savoyard. La division en deux administrations préfectorales brise en grande partie l’unité de la Savoie, créant des compétitions pas toujours bénéfiques.
Dans tous les domaines, les législations françaises et sardes sont nettement différentes. Au lieu d’harmoniser en admettant des paliers d’application de la loi française, l’assimilation est imposée sans discernement. Quelques fonctionnaires sur place, comme le préfet de la Savoie Dieu tentent d’obtenir des dérogations ou des aménagements. Les savoyards très attachés à leur vieille législation ne peuvent admettre que des lois adaptées à leur situation local soient remplacées par d’autres fabriquées à Paris.
La politique d’assimilation, appliquée trop strictement, crée en Savoie un malaise qui ne provoque pas de tentative de séparatisme.
En 1870, la guerre éclate entre Napoléon III et les Etats allemands. La participation des Savoyards aux combats se fit de trois manières. Le 47e de ligne, composé en grande partie de Savoyards incorporés dans l’armée active, fut décimé a Froechviller (5-6 août 1870). En août se constituèrent les bataillons de la Garde Nationale Mobile (5 bataillons) ; sur 7273 inscrits, 822 s’abstinrent de rejoindre. […] A la mémoire des morts de 1870 ont été élevés des monuments comme à Taninges, Albertville, Bethoncourt (Doubs).