Fanfouès Savoyârd téta-de-lârd
Nombre de messages : 712 Age : 41 Vellâjo/Lieu : Chablais Date d'inscription : 14/11/2004
| Sujet: Annecy en 2015 Jeu 25 Aoû 2005 - 17:52 | |
| quote=Krapulax Vu sur: http://www.lepoint.fr/dossiers_villes/document.html?did=164535 Annecy Votre ville en 2015 Les prix de l'immobilier flambent, la circulation coince, mais l'économie comme la vie culturelle sont en pleine forme. Voilà, à gros traits, la situation d'Annecy aujourd'hui. Et demain ? Le Point a rencontré des acteurs de la vie culturelle, économique, touristique ou encore sociale. Objectif : esquisser le visage d'Annecy en 2015. Article par Michel Revol - Citation :
Jean-Luc Rigaut, 46 ans, 1er adjoint au maire d'Annecy
Je rêve d'un tram et d'un mandat... »
« Dans dix ans, Annecy devrait figurer au coeur d'une agglomération de 180 000 habitants [contre un peu plus de 140 000 aujourd'hui, NDLR]. On appréciera alors le résultat de la politique engagée aujourd'hui. Ainsi, en matière de transports, je rêve d'un tram, qui deviendra pertinent ; le tunnel sous le Semnoz sera aussi réalisé, ce qui désengorgera la circulation de transit en ville. Je comprends les problèmes que rencontrent les gens pour circuler, mais dans dix ans ces changements de comportement auront porté leurs fruits grâce aux modes de transport alternatifs comme le tram et les pistes cyclables. Dans dix ans, nous serons aussi à trois heures de Paris en TGV et très proches de Genève grâce à l'A41, ce qui confortera nos efforts en matière économique. Il faut aussi répondre aux problèmes de logement en acquérant tout le foncier possible dès aujourd'hui pour les transformer en zone d'aménagement concerté. Enfin, dans dix ans, j'espère avoir accompli mon premier mandat de maire. Ce sera le signe que les électeurs partagent notre projet. »
Jean Excoffier, 62 ans, chef de file (PS) de l'opposition municipale
« Se tourner vers Genève »
« Aujourd'hui, Annecy rejette les familles et attire des retraités. Ajoutez-y le fait que la ville n'est pas étudiante, et vous programmez un avenir inquiétant. Le problème qui se pose à Annecy pour les dix prochaines années est économique : à cause des prix de l'immobilier, des difficultés pour circuler et du manque d'étudiants, les entreprises risquent de ne plus venir ici ou de partir car elles ne trouveront plus de main-d'oeuvre. Autre problème : Annecy n'est pas reconnue comme la capitale de la Haute-Savoie, à cause des rivalités avec les élus du conseil général. Or Annecy devrait avoir un rôle d'entraînement en se tournant vers Genève, avant tout. Car on ne se développera pas tout seul ! »
Serge Lesimple, 61 ans, vice-président de l'agglomération chargé de l'économie
« Créer une Mecque de la glisse »
Dans l'agglomération, les indicateurs économiques sont au vert : un taux de chômage d'environ 7 % (contre 10,2 % au niveau national), un socle industriel solide (12 000 à 13 000 emplois), un secteur du BTP bien portant... Mais gare à la surchauffe ! Le taux de chômage est ainsi à double sens : s'il est bas, c'est aussi parce que les entreprises se battent pour embaucher les quelques actifs assez riches pour vivre dans la région...
« Le manque de logements pour les salariés est un drame pour l'industrie d'Annecy, donc pour l'avenir de la ville. Si on n'arrive pas à résoudre ce problème, il motivera des délocalisations qui ne sont pas, aujourd'hui, à l'ordre du jour. Je pense, notamment, à SNR, une entreprise dont certains salariés vivent dans des mobil-homes... Le coût de la vie empêche d'ailleurs des entreprises de s'installer ici. Notre objectif pour l'avenir est donc de soutenir et diversifier le tissu économique de l'agglomération tel qu'il existe en misant surtout sur les sociétés à forte valeur ajoutée, car ce sont celles qui emploient des cadres à haut pouvoir d'achat. Nous misons aussi sur le pôle sport. Tous les acteurs de cette économie sont ici, de Salomon à Millet en passant par Eider. Demain, Annecy peut devenir une capitale du sport de plein air, une sorte de Mecque de la glisse ! »
Bernard Lemaire, 52 ans, urbaniste
« Considérons Annecy omme un quartier »
« Aujourd'hui, on se sclérose. Les choix urbanistiques des élus doivent dessiner l'avenir, mais on en reste aux querelles de clocher. Or les responsables politiques devraient travailler autour du lac comme si c'était une table. Toutes les mairies n'ont par exemple pas besoin d'avoir leur propre zone d'activités, leur propre zone commerciale ou leur propre équipement culturel ! La solution d'avenir serait de considérer Annecy et toutes les communes comme des quartiers d'un même ensemble urbain, et non plus comme des villes et des villages. »
Arnaud Dutheil, 45 ans, directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement
« Annecy doit faire sa mue »
A Annecy, il y a de l'espace ! Avec 3 250 habitants au kilomètre carré, la préfecture de la Haute-Savoie est une ville peu dense. Lyon compte ainsi trois fois plus d'habitants au kilomètre carré. Pourtant, ne dit-on pas que l'agglomération annecienne craque aux entournures et que les prix de l'immobilier s'envolent ? L'explication est simple : Annecy (comme les communes voisines) recense un grand nombre de zones pavillonnaires qui consomment beaucoup d'espace mais logent peu de monde. Tout le contraire des politiques de densification menées aujourd'hui par les villes. Les gens partent donc habiter de plus en plus loin, jusqu'à Epagny ou Rumillly. Une tendance qui coûte cher à la collectivité : réseau d'assainissement à installer, routes à entretenir, trafic en hausse (+ 4 % entre 2002 et 2003 dans l'agglomération), pollution, etc.
« Annecy n'a pas encore fait sa mue, qui serait de reconstruire la ville sur la ville. Mais ce message de redensification a beaucoup de mal à être accepté par les pouvoirs publics locaux. L'intercommunalité est encore trop jeune pour dessiner un projet urbanistique, d'autant que beaucoup de communes de l'agglomération appartenaient encore au monde rural il y a deux décennies. Leurs élus ont donc du mal à partager une vision urbanistique d'avenir. Regardez quand quelqu'un construit une maison : elle occupera bêtement une parcelle pendant au moins soixante ans ! Pour les dix ans à venir, il faut donc réfléchir ensemble à ce qu'on veut faire : répertorier les parcelles encore libres, définir les usages futurs comme des accès au lac, etc. L'aménagement urbain offre de grandes possibilités. Le parvis de la mairie d'Annecy, par exemple, est devenu un lieu de vie et une plaque tournante entre la ville et le lac. Mais il reste des quartiers à réinvestir. Pourquoi ne pas édifier de petits logements collectifs pour économiser de la place, avec des micro-jardins, une coulée verte le long du Thiou ? C'est un énorme chantier pour l'avenir. »
Gilles Heidsieck, 54 ans, directeur de l'IUT
« Attirer un nouvel étudiant est un combat »
Avec moins de 4 000 étudiants, Annecy ne pèse pas lourd sur la scène nationale de l'enseignement supérieur. Certes, l'objectif de 5 000 étudiants devrait être bientôt atteint. Mais Annecy ville étudiante, ce n'est pas pour demain...
« Le choix pour Annecy a toujours été de se placer sur une niche : les formations professionnalisantes et de proximité. Pour le proche avenir, nous voulons renforcer nos différentes formations et attirer plus d'étudiants étrangers de bon niveau à Annecy. Mais on rencontre le même obstacle que beaucoup d'Anneciens : le coût des loyers ! Convaincre un nouvel étudiant de venir ici est toujours un combat. C'est trois fois plus de sueur dépensée qu'ailleurs ! »
Fernand Gannaz, 54 ans, directeur d'établissement social
« A qui appartiennent les pauvres ? »
« La pauvreté augmente à Annecy, pour plusieurs raisons : les problèmes économiques, le manque de logements, l'arrivée croissante de gens qui viennent chercher fortune ici, sans oublier l'explosion du nombre de demandeurs d'asile, qu'ils soient expulsés de Suisse ou issus de filières organisées comme les Bosniaques. Pour l'avenir, il faut donc être très vigilant. Mais il y a une équation à résoudre : à qui appartiennent les pauvres ? L'Etat a confié aux communes de nouvelles prérogatives, notamment en matière de logement d'urgence, sauf qu'ici tout le monde se renvoie le bébé. Certaines communes n'ont pas la fibre sociale et veulent rester maîtresses chez elles en matière de logement. Il faut sortir de cette bagarre stérile. »
Patrick Eveno, 49 ans, responsable du développement de la Citia
« Un pôle image en pointe »
« Dans dix ans, on peut penser que le nombre d'emplois sur la pépinière d'entreprises aura doublé [il est d'environ 150 aujourd'hui, NDLR] et que le pôle image aura acquis une notoriété très forte pour la ville. La filière culturelle, économique et de formation à l'image devrait être structurée, avec des techniciens, des formateurs, des producteurs, etc. Nous aurons consolidé à Annecy une nouvelle économie autour de l'image. »
Daniel Cavalli, 52 ans, directeur de l'office du tourisme de l'agglomération d'Annecy
« Vendre tout le bassin annecien »
Une comparaison pour souligner l'importance du tourisme à Annecy : chaque année, entre 1,5 et 2,5 millions de visiteurs arpentent la cité, contre 3,5 millions à Marseille, une ville qui compte 16 fois plus d'habitants ! Mais il faut passer à la vitesse supérieure, surtout en matière de tourisme d'affaires. « Aujourd'hui, on refuse des Salons ou des congrès faute d'équipements adaptés », se désole Daniel Cavalli. Un futur centre de congrès dans les haras devrait changer la donne.
« A l'avenir, nous allons porter nos efforts sur trois axes. D'abord, attirer plus de touristes étrangers, car ils voyagent en toute saison. Aujourd'hui, ils représentent 30 % des touristes ; demain, nous voudrions que leur proportion monte à 50 %. Dans ce but, nous visons quatre pays : Japon, Etats-Unis, Chine et, demain, Inde. Deuxième axe : une offre plus globale. Cessons de vendre seulement Annecy et son lac ! On doit passer à une autre aire géographique, celle de tout le bassin annecien, avec les stations des Aravis. Dès l'an prochain, par exemple, on pourra acheter sur le Web un ensemble de prestations pour visiter Annecy et faire du ski. Enfin, dernier point : le tourisme d'affaires. L'objectif est de doubler le nombre de nuitées, évalué aujourd'hui à 80 000 par an. Cette mixité de la clientèle est importante pour l'avenir. Le tourisme est en effet sensible à la conjoncture économique, mais en mêlant les types de clientèle, touristique et d'affaires, américaine ou chinoise, nous pouvons encaisser un contrecoup futur. D'ailleurs, l'an dernier, notre chiffre d'affaires n'a baissé que de 5 %, contre parfois 20 % dans le Sud. »
Jean-Marc Salomon, 48 ans, président de la Fondation Salomon pour l'art contemporain
« Le rêve d'un musée Guggenheim »
« J'ai un rêve pour Annecy : la ville est digne de disposer d'un grand musée d'art contemporain. Pourquoi Annecy n'aurait-elle pas la même ambition que Bilbao, par exemple [ville d'Espagne relancée par le musée Guggenheim, NDLR] ? Nous avons un des plus beaux panoramas d'Europe ; avons-nous un des plus beaux monuments d'Europe ? Non. Or, avec un pôle culturel fort comme à Bilbao, on peut revitaliser une ville, y compris d'un point de vue économique. Le problème, ici, c'est qu'il y a tout ce qu'il faut, sauf l'ambition. »
Didier Cristini, 46 ans, directeur départemental de la sécurité publique et commissaire central d'Annecy
« Pas d'inquiétudes, sauf si... »
Annecy n'est pas le Bronx - loin de là. Avec 6 300 crimes et délits en 2004, la ville se place dans la moyenne française des circonscriptions de cette taille. Sur les quatre premiers mois de l'année, ce chiffre a d'ailleurs baissé de 4 % par rapport à 2004. Surtout, la délinquance y est moins violente qu'ailleurs. Revers de la richesse de la ville, les vols à l'étalage, donc sans violence, constituent en effet l'une des principales infractions à Annecy.
« Il va devenir difficile de faire baisser les chiffres de la délinquance dans les années à venir, car nous arrivons à un socle difficile à grignoter. Mais la délinquance est jugulée et le taux d'élucidation ne cesse de s'améliorer. Nous sommes donc plutôt sereins pour les dix ans à venir, à moins d'imaginer de nouvelles formes de délinquance venues de l'extérieur. Je pense à l'arrivée éventuelle de bandes organisées en provenance de la Suisse ou de métropoles comme Lyon, qui viendraient dans la région pour profiter de sa richesse. Nous échangeons donc des informations avec nos homologues des métropoles voisines pour mieux connaître ces bandes. S'il y a une menace pour l'avenir, c'est celle-ci. Mais nous ne sommes pas inquiets, juste vigilants. »
Franky, 29 ans, chanteur du groupe DJ Torsenu and the Space Analog
« Casser l'image de ville de vieux »
« Il y a ici une foule d'initiatives pour les jeunes et la culture, comme le skate park ou Le Brise-Glace. Cette dynamique doit se poursuivre, pour casser l'image de ville de vieux. »
Thierry Billet, 49 ans, avocat et élu des Verts au conseil municipal
« On pourrait devenir le La Rochelle des Alpes »
« L'avenir d'Annecy dans dix ans est lié à la sortie du placard de l'autoroute. Si l'A41 se fait, la ville va devenir ce que Bernard Bosson redoutait qu'elle soit : un "festival de cannes", c'est-à-dire une ville de personnes âgées. Avec Genève à vingt minutes, la flambée de l'immobilier va s'accélérer parce que les Suisses viendront habiter ici. Ils en ont les moyens ! Il faut donc repenser l'aménagement du territoire. Arrêtons de gaspiller de l'espace en construisant n'importe où, et prônons l'habitat collectif. Même chose pour le transport : au vu de notre sensibilité à l'environnement, on pourrait être le La Rochelle des Alpes, une ville qui expérimente des nouveaux moyens de transport publics. Mais voilà : on est dans une logique de laisser-faire. »
Salvador Garcia, 48 ans, directeur de Bonlieu scène nationale
« Que le public fasse plus de bruit ! »
« Dans dix ans, on peut rêver d'un théâtre rénové, d'un public qui vienne de plus en plus loin et qui fasse encore plus de bruit ! Les applaudissements lors des spectacles ne sont, en effet, pas toujours à la hauteur de la satisfaction qu'a éprouvée ce public ! Nous sommes d'ailleurs aux premières loges pour constater le brassage des populations qui s'effectue à Annecy, et qui entraîne une évolution dans leur regard, leur ouverture d'esprit, leur envie d'inattendu. Je crois que ce changement de mentalité des Anneciens, qu'on dit un peu fermés, va s'accélérer dans les dix prochaines années. »
Bertrand Furic, 42 ans, directeur du Brise-Glace
« Attirer plus de jeunes »
« L'agglomération a beaucoup investi ces dernières années dans la culture, notamment avec Le Brise-Glace. J'espère donc que la prochaine décennie sera culturellement très faste ! Mais l'agglomération a aussi besoin d'une université forte pour attirer des jeunes. J'y crois, car il y a une prise en compte de la culture par les élus »
© le point 16/06/05 - N°1709 - Page 202 - 2274 mots | |
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Cyrano Savoyârd téta-de-lârd
Nombre de messages : 2874 Age : 50 Vellâjo/Lieu : La Comba de Fellingy Lengoua : On ptiou mouél Date d'inscription : 15/11/2004
| Sujet: Re: Annecy en 2015 Jeu 5 Oct 2006 - 16:44 | |
| - Kevin De a écrit:
- Moi je trouve qu'annecy est la plus frappante représentation de ce qu'est la fracture sociale : je n'ai jamais vue autant de personnes se foutre du social et autant de gens en avoir besoin, je viens d'arriver, et j'ai hate de repartir (je suis apprenti au gobelins).
Et dis toi bien que toi tu va repartir mais que finalement, ca t'oblige pas a quitter famille, amis, attaches affectives, alors que pour nous si. La plupart des gens a petits revenus ont été obligés de quitter la région ... obligés d'émigrer en réalité, parce que la vie n'est plus vivable, alors que dans le meme temps, le flot de nouveaux arrivants est de plus en plus important et friqué. A coté de chez mon père, j'ai croisé des gens qui venaient voir une maison en vente a 1 500 000 euros. Ils avaient pas l'air inquiet quand je leur ai dit le prix, et pour cause, il étaient au courant. Yen a qu'ont les moyens... D'autres pas. Et en général les savoyards i sont pas dans ceux qu'ont les moyens. | |
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