D'un autre côté, les gens ne sont pas vissés à un seul village et ils savent que dans le village voisins on dit différemment, parfois très différemment. Il faudrait demander dans chaque village comment on dit dans le village d'à côté
Les enquêtes sur le vocabulaire sont intéressantes, mais elles ne disent rien de la manière de l'utiliser ou du contexte. On utilise souvent certains mots plutôt avec certains verbes qu'avec certains autres.
Ce que tu décris est un sondage. La marge d'erreur d'un sondage est plus ou moins la racine carrée du nombre de sondés.
Par exemple:
4 sondés -> Erreur= +/-2
100 sondés -> Erreur= +/-10
Autrement dit, si tu ne prends que quatre réponses, tu as pratiquement une chance sur deux qu'elle soit représentative, pas mieux qu'à pile ou face.
Si tu prends 100 réponses (mettons, entre deux manières de dire), tu ne peux, par essence, pas arriver mieux qu'à savoir 90% de la réalité.
On voit bien que le sondage est carrément inapplicable dans des hameaux de quelques dizaines de personnes. On ne peut que recueillir la manière de dire de chacun, sachant qu'il peut aussi avoir la mémoire qui défaille ou un mode de prononciation personnel. Imagine qu'on ait pris en compte les mots prononcés par Oin-oin

Je crois que le mieux est de recueillir ce qui est possible et de grouper, sans trop se concentrer sur les détails, en tentant de convertir, dans la prononciation d'un endroit donné.
Par exemple: Dans certains village, on dit
noanante et pas
nonante. Dans ce cas, on devrait prendre tous les
noanante et les convertir en
nonante, ou l'inverse.
C'est un des domaines dans lesquels le franpitan a probablement un rôle à jouer, car il est déjà une
lingua franca arpitane, et qu'il est susceptible d'aider dans le regroupement de mots patois de même signification et de prononciation pas très proche.
Pour les mots qui se prononcent presque de la même manière, on peut sans autre choisir le mot de l'un ou l'autre village.
Pour éviter la contamination par le questionneur, je me demande si on ne devait pas carrément demander comment disent ceux du village d'à côté
On peut aussi discuter à bâtons rompus en introduisant les mots patois qu'on désire. On voit alors si l'interlocuteur comprend ou pas. Là aussi, on peut lui demander si tout le monde dit pareil et comment on dit dans le village ou la vallée d'à côté.
Ta question est très pertinente, car le fait de mesurer perturbe irrémédiablement ce qui est mesuré et en change le contenu. Après le passage du questionneur, la langue locale aura changé pour toujours.
Par contre, ce qui est différent des mesures de grandeurs physiques (comme la température), c'est que c'est la vie et que la langue change et changera avec ou sans linguiste.