Qu'est-ce qu'un Allobroge?

A tout hasard, quelqu'un a-t-il une définition?

Oua, d'in é yonna, mè y'è é frincè :

Allobroge (Larousse sélection, tome3, 1969, publié par sélection du Reader's Digest)

"C'est un Allobroge"
S'emploie comme nom propre ou commun pour désigner un homme grossier, barbare, d'un esprit lourd et inculte.
Cette locution méprisante, qui remonte haut, puisqu'on la trouve déjà chez les Latins et que Juvénal nous rapporte qu'un certain Rufus, rhéteur gaulois établi à Rome, qualifiait Cicéron de la sorte : Rufus qui toties Ciceronem Allobroga dixit (VII, 214), est l'une des expressions dont Voltaire se sert le plus souvent pour injurier ses adversaires littéraires : De très mauvaises tragédies barbares, écrites dans un style d'Allobroge, ont pourtant réussi.
On sait que les Allobroges étaient un ancien peuple établi dans la partie des Gaules qu'on appelle aujourd'hui le Dauphiné et la Savoie.

y aveû pa que loz Alobrodzo tché nozotro ! y aveût aouè lo Ceutron, lo Médulle, lo Grayocelle ...
me per ézemplo, dzusto per ézemplo hein, de seû métyà Alobrodzo, métyà Grayosèlo ! pa mal na ?
mè aloura, de seû Cèlto ! y é pe 'en que d'é loj u blou ! ha! ah! ah! ouè mè me de seû pa borgno d'un eûy !
Loren

Mè d'sé on ka Burgondo, on ka Médullo, on ka Allobrozho, apoué on ka d'sé pa tro kè, ptétr bin onko Burgondo u bin Allobrozho.
Mè ya on ka ke d'sé d'cho, yè l'ka Burgondo ! Rlizitye yè d'cho d'shi cho !!!

l'Arpa l'é moun paï,
lo rozoun ma bandiére;
libro e fièr de seû nèsu,
libro e fièr de rèsto pé;
Arpitan den ma lenga,
Arpitan den moun cor,
y é parére que de m'en vo pé.

loren

Pourrais-tu traduire pour nous autres pauvres Ségusiaves d'entre Arar et Rodanus ??

C'est un petit gâteau au four,
avec un être humain autour.

Les Allobroges devaient bien manger avant d'aller au combat, j'imagine. Et pourquoi pas un petit dessert avant d'aller crever la panse, étriper, égorger l'ennemi ?

Cyrano a écrit:

Oua, d'in é yonna, mè y'è é frincè :

Allobroge (Larousse sélection, tome3, 1969, publié par sélection du Reader's Digest)

"C'est un Allobroge"
S'emploie comme nom propre ou commun pour désigner un homme grossier, barbare, d'un esprit lourd et inculte.
Cette locution méprisante, qui remonte haut, puisqu'on la trouve déjà chez les Latins et que Juvénal nous rapporte qu'un certain Rufus, rhéteur gaulois établi à Rome, qualifiait Cicéron de la sorte : Rufus qui toties Ciceronem Allobroga dixit (VII, 214), est l'une des expressions dont Voltaire se sert le plus souvent pour injurier ses adversaires littéraires : De très mauvaises tragédies barbares, écrites dans un style d'Allobroge, ont pourtant réussi.
On sait que les Allobroges étaient un ancien peuple établi dans la partie des Gaules qu'on appelle aujourd'hui le Dauphiné et la Savoie.

Je n'ai jamais entendu employer "Allobroge" dans le sens de cette définition ! Il est vrai que Voltaire entendait stigmatiser ainsi les comédies de Crébillon, mais je n'ai pas de trace qu'on ait employé en France avant lui "Allobroge" de cette manière, ni même après; Cela lui semble particulier, et il le répète de nombreuses fois dans ses oeuvres: "Quelques auteurs qui ont parlé allobroge en français disent élogier au lieu de faire un éloge" (Dictionnaire philosophique); il a qualifié Ducis (son successeur à l'Académie) d'allobroge (ainsi que de wisigoth, cela est synonyme pour lui, comme velche, qu'il a employé aussi... et tout cela veut dire sous sa plume "ne sachant pas écrire"); il appelle "pièces allobroges" les pièces qui lui semblent mal faites (lui qui n'est plus joué depuis longtemps...); jusqu'à l'évêque de Genève, parce qu'il était de Samoëns...; et bien sûr Rousseau, qu'il appelle "le vicaire allobroge" dans une lettre à lui adressée... Etc Etc...

Voltaire s'appelle même lui-même "allobroge" pour se diminuer ironiquement (effet de style, car peu d'hommes ont été aussi prétentieux): "vous n'avez pas besoin d'un allobroge enterré dans les neiges du Jura" afin de se soustraire à des obligations mondaines... Voltaire n'était qu'un coquin égocentrique et revanchard...

Moi, la première fois que j'ai entendu "allobroge", c'était dans le fameux chant du même nom, que m'a appris mon grand-père... Et je le sais encore !

Citation :

Et je le sais encore !

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Je te salue, ô terre hospitalière ...

Boh, ce que tu raconte à propos de Voltaire ne fait que prouver que le sentiment de supériorité des jacobins n'est pas né du jour au lendemain, c'est tout.
Ca montre aussi que le racisme parisien anti savoyards ne date pas d'hier non plus. A l'annexion, les journaux ont publié des choses ultra méprisante contre ces sauvages de savoyards qui rejoignaient la belle civilisation française. Certains journalistes trouvaient que la France s'encombrait bien inutilement de ces nouveaux citoyens mal finis.

Il ne faut quand même pas oublier que Voltaire a vécu très longtemps dans le Pays de Gex et que sa manière de s'exprimer sur le Allobroges était peut-être aussi la vision des Genevois qui avaient dû repousser l'invasion ...

... des barbares Savoyards ...

... des barbares Allobroges

Le pays de Gex c'est pas Genève que je sache !

Cyrano a écrit:

Le pays de Gex c'est pas Genève que je sache !

il me semble que ça était dans la savoie à une époque, nan?

Oui, oui. Mais bon Chablaisien mettait l'accent sur le côté envahissant du Duc et de ses barbares. Le duché a perdu le pays de Gex en même temps que la Bresse et le Bugey, en 1601.

Bien lo bonjor a tou
A propos des Allobroges, j'ai ouvert le Dictionnaire de l'Antiquité de Jean Leclant, et consulté l'article général "Gaule narbonnaise" où j'ai lu que :

• Depuis 125 av. J.-C., les légions romaines mènent des campagnes militaires en dans l'ancienne province de Gallia Transalpina ou Ulterior qui devient Gallia Narbonensis aux environs de 120 av. J.-C. ; après la mise à merci des Ligures, des Voconces et des Salluviens (Provence et Ligurie actuelles), les légions défont les Allobroges (Dauphiné et Savoie) et leurs alliés arvernes. Les Allobroges sont donc englobés dans cette nouvelle province. La province connaît des troubles et soulèvement qui semblent culminer vers 78-77, Pompée envoie son lieutenant Fonteius, gouverneur vers 74-72 pour prendre des mesures de rétorsion à l'égard des Voconces, des Volques et des Allobroges. Ces derniers se soulèvent encore en 66 et en 62-61 ;
  
  
• Bien que les anciennes implantations des peuples protohistoriques ont souvent été bousculées par des déductions coloniales, des peuples comme les Allobroges et les Voconces ont conservé des territoires dont l'ampleur étonne.
  
  Réf. bibl. : Art. GOUDINEAU (Chr.), Gaule narbonnaise, dans LECLANT (J.), Le dictionnaire de l'Antiquité, Paris, 2005, p. 959 et 960.

Cyrano a écrit:

Je te salue, ô terre hospitalière ...

Au fait je remonte ce fil parce que je viens de trouver une version "officielle adoptée par le Conseil Général de la Savoie" du "chant national savoisien", parue à une date inconnue mais assez ancienne chez Billaudot, 14 Rue de l'Echiquier à Paris.

Les paroles de Charles Dufayard sont plutôt différentes du texte habituel:

Je te salue, ô terre de merveille
Où le Mont-Blanc se dresse dans l'azur;
Je te salue, ô reine sans pareille,
Des fiers sommets et des lacs au flot pur.
Rien n'est si beau que tes forêts profondes
Où le soleil mourant plonge et s'endort
Tes coteaux verts avec leurs moissons blondes
Au vent du soir déroulant leurs plis d'or.

(Refrain identique à l'habituel)

Glaciers géants ruisselants de lumière,
Chastes vallons aux printemps radieux,
Ruisseaux d'argent que boit la blanche Isère,
Fougueux torrents du Rhône impétueux,
L'étranger vient scruter votre mystère,
La poésie exalte vos splendeurs,
Et pour vos fils le seul nom de leur mère
Mouille leurs yeux et fait battre leur coeur.

Si la Savoie est toujours la plus belle
Si l'étranger admire sa grandeur
Les Savoyards sont aussi dignes d'elle
Pur est leur nom comme pur est leur coeur.
Bons travailleurs des monts et de la plaine,
Fiers du passé dont ils ont hérité
Ils garderont corps robuste, âme saine,
Leur vieux renom d'honneur et probité.

Pendant mille ans, ferme comme une roche,
L'Allobrogie a marché le front haut
Pendant mille ans, sans peur et sans reproche
Elle a porté son glorieux drapeau.
Puis quand la France ouvrant ses bras vers elle
Vint adopter ces rudes nouveau-nés,
Elle clama sa fierté maternelle,
Car les cadets valaient bien les aînés !