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 La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]

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MessageSujet: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:27

Walo+ Gazète
Janvier Février Mars 2005
Tos lès treûs meûs
n°24 - Prétinse

Editeûr rèsponsåve
Paul LEFIN
Rue Général de Gaulle 71
4020 Lîdjeim (Liège, Belgique)


C’est bien la première fois de mon existence que je suis arrivé à lire un ouvrage parlant en premier lieu de grammaire, d’orthographe et de vocabulaire en y prenant un réel plaisir : Dominique STICH, titulaire de DEA en linguistique sur les variations phoniques et graphiques en toponymie gallo-romane, a réussi le tour de force de rendre attrayant ce qui aurait pu ressembler à un manuel scolaire ennuyeux.
Une bonne façon de se lancer dans le bain pour commettre un des actes parmi les plus modernes de notre époque, une façon de combler le désastre généré par la France avec sa politique de la langue unique qui fait des peuples de l’hexagone les citoyens les plus nuls du monde dans le domaine des connaissances et de la maîtrise des langues vivantes, bien que son système éducatif y consacre des milliards chaque année.
Il faut dire que, durant des générations, les intellectuels français ont eu des positions rudement perspicaces, lucides et pénétrantes comme Jean PAULHAN qui croyait sans doute malin d’écrire : « Ce n’est pas un crime de savoir plusieurs langues, c’est plutôt un malheur ». Pas mal pour ce grand esprit qui, jusqu’à sa mort, survenue en 1968, incarna la forme la plus subtile de l’intelligence française.
Quelle est la solution la mieux appropriée pour résoudre cette tare ? Instaurer l’enseignement des langues régionales, ce qui faciliterait ensuite l’enseignement d’autres langues comme l’ont démontré des scienti?ques et le prouvent aujourd’hui sur le terrain des écoles, collèges et lycées Diwan qui forment des élèves et des étudiants qui se révèlent ensuite particulièrement doués dans l’apprentissage d’autres langues vivantes que le breton. Dans un pays comme la Savoie où le tourisme et l’industrie sont ouverts sur l’environnement international, la maîtrise des langues s’avère particulièrement précieuse et le sera encore plus à l’avenir.


Dernière édition par le Jeu 25 Jan 2007 - 18:34, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:27

Une première approche dès le plus jeune âge de la langue de nos ancêtres, à côté de notre histoire, ne peut qu’être pro?table à nos enfants. Oui mais, nous objecterait-on, : « il n’y a même pas de méthode pour l’enseigner ! ». Cette époque là est aussi révolue puisque tous les enseignants qui ne connaissent pas le franco-provençal, peuvent maintenant se référer à l’ouvrage novateur de Dominique STICH.
Un livre qui comble un vide
Encore peut-être plus important : cette méthode nous permet également d’avancer un argument décisif à tous ceux qui s’opposent à la renaissance du franco-provençal.
Cette entreprise grand public, disons-le franchement, a l’immense mérite de sortir du localisme dans lequel on voudrait nous enfermer pour - dans cette collection « Parlons » d’un grand éditeur - hisser notre langue au même rang que le vietnamien, l’espagnol, le lituanien, l’islandais, le breton, le roumain, le bengali, le kiniyarwanda-kirundi, le quechua et tant d’autres encore.
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:28

Dominique STICH a employé une autre méthode pour avancer celle de Marc BRON avec sa consultation au niveau de l’ensemble de la zone savoyarde. Comme le linguiste Zurichois Henrich SCHMID pour le RG RHETO-ROMANCHE, il a rassemblé tous les documents sur le sujet pour ensuite trancher suivant un certain nombre de critères et appliquer cette graphie qu’il a baptisée ORA, dont la signi?cation est Orthographe de Référence A. Il s’agit donc de la première orthographe supra-dialectale. Il soumet aussi à la sagacité de ses lecteurs une prononciation majoritaire PRA (Prononciation de Référence A). Si le FP(1) s’était doté plus tôt d’une orthographe supra-dialectale, bien d’autres innovations graphiques que celles présentées ici auraient été possibles.
Il est parti du constat que la langue FP se présentait au stade dialectal parfait, c’est-à-dire qu’il n’y a jamais eu la moindre tentative sérieuse d’uni?cation globale. C’est à cette tâche que s’est attelé STICH pour la doter de cette orthographe supra-dialectale ORA. On peut, dès lors, véritablement af?rmer que le FP est une langue qui comprend les dialectes savoyard, valaisan, bressan, valdôtain dans leur version régionale et de patois pour le parler d’un village comme Tignes ou Saxel, étant entendu qu’il n’y a aucun mépris af?ché ou ressenti à désigner un locuteur de franco-provençal comme patoisant.
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:28

Il n’y a pas non plus dans cette démarche, une contradiction, mais bien une complémentarité avec le document rédigé par Marc BRON, Olivier FRUTIGER et Louis TERREAUX Proposition d’une langue savoyarde qui s’inscrit dans le même mouvement de compréhension interdialectale.
Quel est le résultat de STICH ? C’est très facile : les progrès rapides sont garantis pour le quasi-débutant. En effet, pour le néophyte, la graphie ORA s’avérera très facilement compréhensible, notamment par sa capacité impressionnante à ne pas désorienter le lecteur francophone. Facilement adaptable, elle semble constituer un progrès fantastique en grande partie grâce aux procédés astucieux et de bon sens adoptés par cet universitaire.
Parmi les patoisants, cela semble encore plus simple : ils sait lire son propre parler à partir d’une orthographe supra-dialectale comme ORA, il pourra accéder de plain pied à l’ensemble de la littérature franco-provençale.
Par ailleurs, on ne saurait contester l’utilité de cette méthode pour tous les enseignants du savoyard.
Voici l’exemple pratique de l’utilisation de cette méthode qu’en fait Didier CALIN, professeur d’arpitan à Barcelone : « J’y apporte (à cette méthode) parfois quelques modi?cations pour spéci?er les différences entre savoyard, valdôtain ou bressan, chose que j’estime nécessaire à la graphie d’une langue qui mériterait d’être officielle, tout en respectant les différences dialectales. La graphie de STICH à l’avantage de respecter une certaine étymologie n’empêchant pas le rapprochement (nécessaire) avec les autres langues romanes. Outre donc quelques modifications qu’on pourrait y apporter, j’estime son système en majeure partie valide ».
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:29

C’est donc l’outil indispensable qu’il nous manquait pour pouvoir enseigner ou apprendre cette langue dans des conditions décentes. Plus globalement, ces démarches s’inscrivent dans le mouvement général qui, depuis un siècle environ, essaye de donner une certaine cohérence orthographique supra-dialectale, de permettre à des locuteurs de dialectes différents de se comprendre, au moins pour l’écrit. L’occitan y est aussi parvenu, avec la graphie de l’Institut d’Etude Occitane (IEO). Ainsi avec la graphie ORA, deux patoisants de la même région pourront continuer à correspondre et à lire des textes en graphie traditionnelle de Con?ans, mais s’ils veulent se faire comprendre dans une autre région, ou lire la littérature d’un autre dialecte franco-provençal, seule la graphie ORA leur permettra d’y accéder sans passer par une traduction française, comme c’est le cas aujourd’hui, pour toute littérature FP .
L’ORA est là, non pour concurrencer les dialectes, mais le français lui-même. STICH en conclut : « Nous dirions que la graphie patoise est une graphie de proximité et de précision, tandis que l’ORA demeure une graphie de communication et de diffusion ».
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:29

A l’avenir, STICH pense que des modi?cations pourront s’avérer encore nécessaires et souhaitables ; la graphie ORA demeure ouverte à toute proposition tendant à l’améliorer puisqu’il le dit lui-même, elle est perfectible ; ces modi?cations pourront se désigner alors par ORB, voir ORC etc. a?n qu’elle soit un compromis acceptable par tous.
Une langue politiquement incorrecte
Mais ce livre n’est pas seulement une grammaire. C’est aussi un panorama complet sur l’histoire, la littérature et la nature d’une langue pour tous ceux qui veulent la (re)découvrir.
Ainsi, l’analyse sociologique s’avère dans l’ensemble très pertinente. Entre autres, les Savoisiens apprennent que leur langue n’est pas politiquement correcte. STICH souligne : « Pas de subtilité de notre ?n de siècle, le paresseux, la femme bavarde ou l’ivrogne sont traités (dans le parler franco-provençal) comme tels, sans ménagements, les images et les comparaisons les plus scabreuses ne choquent personne. Nulle Académie pour trancher sur le bien-fondé de l’existence d’un mot et de sa dé?nition, la notion même de vulgarité n’existe pas de la même manière : généralement, des mots tels que merde, foutre, cul s’emploient pour renforcer l’expression de la phrase ».
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:30

Un langage des milieux populaires avant la lettre en quelques sorte et qui choquait tout autant les bourgeois pro-français névrosés et compassés…
« Si le monde rural , en particulier, est si rude envers lui-même, c’est que la vie n’a jamais été tendre envers les paysans. Les sains travaux des champs devant lesquels, telle Madame de Sévigné, les citadins s’enthousiasment aujourd’hui encore, abîmaient les reins, le dos, les poumons lors des moissons », note STICH.
« C’est pourquoi on ne s’offusquera pas de la verdeur des propos des patoisants lorsqu’ils s’expriment entre-eux : on raconte quelque chose de leste, on rit un bon coup…Rien que de vraiment sain… »
Ainsi, lors de la veillée qui a suivi l’assemblée générale de la fédération Lou RBIOLON à Cruseilles, le 8 avril , tout le monde a pu apprécier les bonnes blagues bien grivoises de nos anciens, dont beaucoup, par leurs qualités certaines mériteraient une rubrique dans votre mensuel.


Triangle de l’amitié et franco-provençal
En dehors de ce contenu documentaire qu’il est indispensable de connaître sur l’histoire de la langue dans les différentes régions, dans la dernière partie, STICH nous présente des lexiques, dont un qui classe le vocabulaire par thèmes (paysage, agriculture, fête), un ?orilège de la littérature dans chaque région écrit d’abord dans la graphie d’origine puis réécrit en caractère gras en ORA, comme par exemple pour l’écrivain savoisienne de grande notoriété Amélie GEX.
En effet, l’irruption, selon STICH, de cette orthographe implique « qu’il est absolument indispensable de retranscrire l’ensemble de la littérature FP dans cette orthographe reconnue de tous, afin de permettre l’expression de ces trésors cachés qui dorment devant notre porte ».
On peut donc légitimement s’interroger si cet ouvrage a des chances de faire date dans l’histoire de l’évolution de la langue alpine et sa graphie ORA de s’imposer comme le RG du Professeur zurichois Henrich SCHMID pour le rhéto-romanche.
Assurément, il apparaît que cet ouvrage semble parfaitement dans le vent de l’histoire et des eurorégions en gestation, un élément supplémentaire pour une bonne compréhension de la géographie alpine. L’auteur analyse l’avenir de notre langue un peu de la même manière que nous dans un cadre géopolitique : « Des contacts séculaires, mais aujourd’hui de plus en plus étroits, les hommes et les associations des trois pays, des trois versants ( italien, suisse, français), ont entretenu ce triangle de l’amitié. Cela permettra demain de faire reconnaître cette langue au niveau de l’Union Européenne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, en partie à cause des institutions françaises qui ignorent superbement le mot franco-provençal. »
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:30

Pourtant, le nombre de locuteurs de cette langue s’avère encore élevé dans 3 régions :
1. Dans la partie romande du Valais « dans les villages où tout le monde se connaît, on a l’habitude de se parler en patois ». Nous le savions déjà grâce à Jean De PINGON qui nous avait signalé que des délibérations de Conseils Municipaux se déroulent encore dans cette langue. La chanson semble également florissante puisqu’une jeune chanteuse, Laurence REVEY, dont les textes sont en FP, passe régulièrement sur les ondes de la radio suisse romande.
2. La Savoie est, dans l’hexagone, la région où le FP est le plus parlé et STICH souligne que des publications en tout genre ne cessent de paraître : romans, dictionnaires, descriptions linguistiques et ethnographiques font honneur à ses habitants. De plus, de fréquents contacts avec les régions voisines (Valais et Val d’Aoste en particulier) entretiennent la ?amme, créent de profondes relations amicales et permettent de préserver ce qui risquait de tomber dans l’oubli. En?n, bien qu’il n’y ait pas de classes bilingues, on y trouve des enseignants qui apprennent à des élèves (volontaires) à écrire leur patois. Débuts timides mais prometteurs !
3. Le Val d’Aoste est indubitablement la région où le FP est le plus vivace : STICH estime le nombre de locuteurs à 50 000, soit la moitié de la population. « Dans les villages de montagne, même les enfants parlent le dzen patoué, et Aoste est probablement la seule ville où cette langue est encore utilisée » ajoute l’auteur. Si le franco-provençal n’est pas encore enseigné à l’école, les enfants y apprennent au moins à l’écrire ! Des concours de poésie sont organisés régulièrement, et il existe un très vivant Centre d’Etudes FP René Willien, à St-Nicolas, le village dont était originaire l’abbé Jean-Baptiste Cerlogne, incontestable créateur de la littérature et de l’orthographe valdôtaines, et homme remarquable à tout point de vue.
Aujourd’hui, les chances de faire progresser cette langue sont sérieuses au sein de notre eurorégion Arpitanie et, l’ancien sous secrétaire d’Etat aux questions linguistiques dans le gouvernement d’Aléma, Lucien CAVERI, semble en?n avoir pris conscience de la dimension de cette question (2). Il reconnaît que « La grande majorité des valdôtains parlent déjà cette langue ». Faisant allusion à la loi votée dernièrement par le parlement italien, il ajoute « On peut déjà par exemple employer le FP à l’intérieur du conseil régional et les statuts des communes prévoient aussi des possibilités de parler cette langue ». Et de dire « Peut-être qu’il y a nécessité de faire quelque chose pour le FP ». Il faut faire quelque chose ! Et en passant à l’étape suivante,exposée dans le numéro d’avril-mai de L’Echo de Savoie. En effet, pour Xavier LUCIANI : « L’of?cialisation et l’obligation sont des choix politiques clairs qui permettent désormais de parler de souveraineté en matière politique éducative, linguistique et culturelle ». Paraphrasant presque LACORDAIRE, il ajoute : « Le faible veut la loi qui le libère parce que la liberté d’aujourd’hui l’opprime ». Ceci concerne la réalité linguistique du Val d’Aoste.
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MessageSujet: Re: La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète]   La première méthode de franco-provençal unifié [Walo+Gazète] EmptyJeu 25 Jan 2007 - 18:31

Quant à nous, il faut nous mettre dans la tête qu’il est toujours possible de revitaliser une langue: il existe des exemples probants en Australie, en Amérique du Nord et en Europe. David CRYSTAL, professeur honoraire de linguistique à l’université du Pays de Galles, résume le processus qui s’est déroulé dans bien des régions comme la Savoie (2) : « Si seulement la génération de mes grands parents avait… » comme nous avons pu l’entendre à Cruseilles dans la bouche de certains patoisants. Ce type de réaction est courant parmi les petits enfants d’une communauté qui n’a pas transmis sa langue. La première génération ne s’inquiète généralement pas outre mesure, car elle se débat encore pour asseoir son nouveau statut social et s’approprier sa nouvelle langue.
La deuxième génération, qui manie avec aisance la nouvelle langue et jouit d’un statut socio-économique bien plus confortable, commence à s’inquiéter de l’héritage perdu. La langue des ancêtres, jadis source de honte, est alors perçue comme un repère identitaire et une source de ?erté. Si elle a disparu, s’il n’en reste aucune trace et si personne ne s’en souvient, il n’y a aucune manière de la récupérer. Si, en revanche, un effort, si modeste soit-il, a été fait pour la préserver, cela laisse aux générations futures la possibilité de faire leur propre choix.
Cet effort semble avoir été largement fait chez nous et devrait potentiellement nous laisser la possibilité d’être bilingue demain, ceci grâce à des instruments dont nous venons de vous présenter un ?euron et à une politique volontariste des gouvernants. Notre situation n’est pas plus désespérée qu’ailleurs et seule la lutte sera déterminante pour reconstruire un bilinguisme intelligent. Les gens capables d’entreprendre cette œuvre magistrale existent et espérons que la thèse que prépare STICH sur le FP illustré par la toponymie et des œuvres littéraires majeures, sera aussi brillante et novatrice que son premier ouvrage si prometteur.
La postface (cova de lévro) de Dominique STICH sera aussi la nôtre en graphie ORA : « [] Ora vos dêde cognète et fère dècouvrir los poèmos d’Amélie GEX, Guilyômo ROQUILYE, Jean-Baptiste Cerlogne, Eugénie Martinet Convert et tant d’otros !
Se vos éte patouèsants, ècride et enregistrâd los histouèros que vos vos sovegnid. Un provèrbo d’Africa dit : « quand un ancien vint à morir, il est une bibliotèca que brôle ». Et surtot, parlâd, prègiéd, devesâd patouès a voutros amis et voutra familye, et d’aborôd ux petiôts enfants ».
(1) : Désormais nous emploierons tout au long de cet article l’abréviation FP pour le franco-provençal.
(2) Arriti, n°1707, 11 mai 2000 pages 6-7, Un sous secrétariat d’État des minorités linguistiques en Italie : et la France reste en rade !
(3) Arriti, n° 1705, 27 avril 2000, pages 6-7, Nos langues sont en péril, David Crystal
Pascal Garnier
Dominique STICH, Parlons le franco-provençal : une langue méconnue. Ed. L’Harmattan. 432 pages. A commander en librairie.
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