PRESSE
La Tribune de Lyon
en grève contre "la censure"
NOUVELOBS.COM | 05.01.06 | 11:05
Les journalistes de l'hebdomadaire dénonce la suppression par le PDG d'un article sur une affaire de financement du PS.
L es journalistes de l'hebdomadaire Tribune de Lyon ont décidé mercredi 4 janvier de se mettre en grève 24 heures pour protester contre "la censure" par le PDG du journal d'un article devant paraître dans l'édition de vendredi, a-t-on appris auprès de la rédaction.
Cette grève a été votée par la majorité des rédacteurs et devrait empêcher la parution de l'hebdomadaire vendredi, a-t-on indiqué de même source.
Elle vise à "s'opposer à la censure d'une enquête" consacrée à une affaire de financement du PS du Rhône par la mairie de Saint-Fons (Rhône) dans le cadre de laquelle le maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb, doit être entendu en qualité de témoin le 11 janvier par la police judiciaire, a dit un journaliste de la Tribune.
"L'éthique la plus élémentaire"
"Les journalistes de la Tribune ne peuvent tolérer de telles méthodes qui vont à l'encontre de l'éthique la plus élémentaire de notre profession", a affirmé la rédaction dans un communiqué.
Le PDG et directeur de la publication, Fernand Galula, a confirmé s'être opposé à la publication de l'article, mais a estimé qu'"il n'y avait aucune raison objective à cette grève".
"Ce n'est pas une enquête mais un papier de 15 lignes sorti d'une poubelle alors que je propose (à la place) une interview complète du maire (de Lyon) sur ce sujet et d'autres", a-t-il dit.
Fernand Galula a par ailleurs affirmé que son hebdomadaire, lancé en septembre, était confronté à "des pertes abyssales" et qu'il envisageait soit un dépôt de bilan, soit le licenciement de cinq journalistes sur 14.
La Tribune de Lyon emploie 26 salariés et tire à environ 10.000 exemplaires. Fernand Galula, 65 ans, son principal actionnaire, a eu de multiples activités dans la publicité, l'immobilier et la presse gratuite.
Un autre hebdomadaire lyonnais, Lyon Capitale, est affecté depuis la mi-décembre par une grave crise entre ses salariés et son nouvel actionnaire majoritaire, le groupe de capital-investissement Evolem, et a annoncé mercredi son dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce de Lyon.