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 Identité linguistique: Arpitanie, la terre des monts

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Fanfouès
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Fanfouès


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MessageSujet: Identité linguistique: Arpitanie, la terre des monts   Identité linguistique: Arpitanie, la terre des monts EmptyJeu 11 Jan 2007 - 16:51

Traduction d'un texte en Italien extraite du forum linguistique Babel:

Identité linguistique entre Val d'Aoste et Piémont - ARPITANIE, la terre des monts
d'Alberto Filippi - Terra Taurina

En l'an 1875, le linguiste Graziadio Isaia Ascoli regroupa pour la première fois sous le terme 'Franco-provençal' les divers parlers du moyen bassin du Rhône et du versant nord-occidental padan, caractérisés par un phénomène phonétique commun, «l'évolution du A en syllabe libre (ouverte?) précédée ou non par une consonne palatale». Cette famille linguistique n'a jamais développé de koinè unitaire, mais s'est fractionnée en divers patois (dialectes locaux): un procès de désagrégation qui a été accentué par la morphologie montagneuse du territoire et par les diverses subdivisions politiques qui se sont produites dans le temps. La dénomination franco-provençal est indubitablement mal adaptée et beaucoup croient de maière erronée qu'il s'agit d'un mélange entre la langue d'oïl et la langue d'oc, ou encore entre le français et le provençal, mais Ascoli lui-même avait souligné l'autonomie de ce groupe linguistique (Schizzi francoprovenzali, 1878). Des études ultérieures furent réalisées par Gaston Tuaillon, qui définit de nombreux autres traits distinctifs propres à ces patois, mettant ainsi en valeurs les thèses d'Ascoli et ajoutant que «le franco-provençal est du proto-français resté à l'abris de certaines innovations septentrionales» (il est intéressant de remarquer que l'extension géographique de cette famille linguistique coïncide avec l'ancien Royaume des Burgondes, et en bonne partie avec le Duché de Savoie). Le territoire franco-provençal comprend le Lyonnais, le Nord du Dauphiné, une partie de la Franche Comté, la Savoie (en France), les cantons helvétiques de Neuchâtel, Vaud, Genève, la moitié Ouest du Valais et en partie aussi ceux de Fribourg, de Berne et du Jura [j'ai rectifié deux points erronés], alors que sur le versant padan, il inclut le Val d'Aoste (sauf la haute vallée du Lys et le pays d'Issime de langue Walser), quelques villages de la basse vallée de Suse, et les vallées de Cenischia, de Sangone, de Lanzo, de Locana et de Soana.

L'ARPITANIE EN DEÇÀ DES ALPES
Quelques linguistes font resortir l'affirmation des parlers franco-provençaux du versant valdôtain et piémontais, avec installation autour de l'an 600 par des colons provenant de 'Sapaudia' (l'ancienne Savoie), par l'oeuvre du roi burgonde Gontran [je confirme que Gontran était un souverain burgonde et non franc] qui obligea les Longobards (ou Lombards) à reculer des pentes des Alpes, pour s'imposer stablement dans ces vallées afin de contrôler les passages du Montcenis et du Petit St-Bernard [et du Montgenèvre, d'où l'influence franco-provençale sur l'occitan du Briançonnais et de la vallée d'Oulx]. Mais nous ne devons pas oublier que depuis l'aube de l'histoire les Alpes ne furent jamais une frontière, en effet, les deux versants étaient habités par des peuples ethniquement proches qui développèrent d'intenses relations commerciales entre eux, tels que les Salasses, les Médules, les Acitavons, les Ceutrons, les Allobroges etc. qui surent conserver leur langue même après la conquête romaine, en transmettant divers vocables et phénomènes phonétiques aux patois actuels. [J'ajoute aussi les Ligures qui eux vivaient à cheval sur la frontière franco-italienne actuelle. Je tiens aussi à préciser le fait que les Romains ne se sentant pas fiers dans les régions de montagnes ont généralement nommé des préfets autochtones dans le but de laisser la plus grande libertés aux populations locales en l'échange d'un droit de franchir les Alpes sans encombre ni conflit]. Actuellement les habitants des vallées franco-provençales de Padanie, sont 190.000, 110.000 dans le Val d'Aoste et 80.000 en Piémont, ma ceux qui s'expriment communément avec des parlers arpitans (dénommination créée par J. Henriet, Arp = haut plateau - mont), sont un peu plus de 90.000 (70.000 valdôtains et 24.000 piémontais). Dans le Val d'Aosta uniquement (région à statut autonome), les patois arpitans sont à l'abris de l'avancée de la langue italienne, alors que dans les vallées piémontaises le dépeuplement continu réduit drastiquement leur utilisation. On assiste ces dernières années dans notre 'Arpitanie' à une renaissance culturelle presque absente dans les territoires franco-provençaux de Suisse et de France. Nombreuses sont les activités théâtrales et littéraires sans oublier la rédaction de dictionnaires locaux soignés (vidos). Un phénomène intéressant qui devrait être incité par les administrations locales et nationales, qui devraient promouvoir l'enseignement de l'arpitan dans les écoles et de plus, ces territoires devraient recevoir plus encore plus de promotion dans le but de repeupler les vallées les plus isolées devenues désormais presque désertes.

UNE PROPOSITION DE DÉVELOPPEMENT POUR LES VALLÉES TURINOISES
L'extinction d'une langue signifie aussi souvent le lent déclin d'un peuple, de ses traditions et de son économie. Le désintérêt de l'État central dans les vallées arpitanes de la province de Turin a provoqué un fort dépeuplement, avec une inhérente dégradation de l'endroit. Des villages entiers ont été abandonnés là où les routes ne peuvent arriver, et là où elles arrivent, il reste quelques vieilles personnes qui parlent seuls si ce n'est pas avec un animal sauvage qui passe par hasard devant leur porte. Un exemple de cette situation est Campiglia Soana qui à la fin de la seconde guerre mondiale était peuplé de 400 habitants et qui en compte aujourd'hui trois fixes toute l'année, comme beaucoup d'autres villages de la Vallée de Soana, ou mille autres villages de nos Alpes. Au fond des vallées se sont mariés les plus chanceux, alors que beaucoup sont partis chercher fortune en Suisse ou en France, laissant derrière eux leur langue et leurs traditions. L'éveil de la conscience identitaire souligne une appartenance commune linguistique, non pas pour produire d'éphémères mouvements micronationalistes, mais bien pour retrouver une certaine cohésion entre les habitants de ces vallées afin d'encourager leur développement économique et donc démographique.
Je rassemble [des gens] pour demander la constitution d'une nouvelle province, administrée par des gens qui vivent directement les problèmes de la montagne, pas un rêve mais un poteau auquel doivent aspirer les arpitans piémontais pour pouvoir conserver leur langue et leur identité a l'intérieur d'une nouvelle constitution fédérale nationale. Peut-être qu'un jour les plaques d'immatriculation reporteront le sigle SL pour une province de Suse-Lanzo.
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