«(...) Malgré la Haute et la Basse Savoie qui sont des mots seulement pour le bonheur (ou le malheur) d'un préfet, malgré celà, il y a la Savoie avec ses vieilles divisions qui sont demeurées, ne pouvant pas mourir, parce qu'elles marquent une vie différente (et pas même un préfet différent). Là-bas, la Maurienne, la Tarentaise. Ici le Chablais, le Faucigny, le Genevois: Parce qu'on n 'a pas le même patois, tout à fait, qui est le Savoyard quand même. Assez semblable pour qu'on se comprenne; assez différent pour qu'on sache que c'est un de ceux où la vigne pousse et où la bise souffle qui parle (avec sa langue comme travaille avec son outil) à un de ceux où ne pousse plus le blé mais l'avoine seulement, et les pommes de terre. Et elles ont juste le temps qu'il faut entre mai où la neige s'en va et décembre où elle revient.»
Paul Gay,
président des Jeunesses Fédéralistes Savoyardes
in «Fédéralisme savoyard», éditions des Jeunesses Fédéralistes, Lyon, 1925.